• L'avait des branches
    qui montaient jusqu'au soleil
    Pour abriter des nichées d'oiseaux
    des feuilles si grandes
    qu'elles cachaient le ciel
    qu'elles faisaient avoir
    les yeux tout grands au moineau

    Mais un sombre jour tout s'arrêta
    Les fleurs et l'arbre tout s'écroula
    D'un coup de pelleteuse
    il ne se fit pas prier
    dans l'eau il tomba
    la pointe en premier

    L'était penché
    le nez dans le ruisseau
    et je l'ai replanté
    dans un endroit plus beau
    dans une clairière au bord de l'eau

    Ayant vu cela
    non loin d'où je m'promenais
    dur fût à croire autant de non-respect
    envers la verte
    celle qui encore et toujours
    me donne envie de vivre
    un peu plus chaque jour

    Alors fâché pour l'arbre
    le soleil les oiseaux
    pour les loups les baleines
    l'océan et l'eau
    de toute haine j'attrapai
    la pelleteuse indécise
    et l'envoyai paître
    vers d'autres conquises

    L'était penché
    le nez dans le ruisseau
    et je l'ai replanté
    dans un endroit plus beau
    dans une clairière au bord de l'eau

    Dès lors le calme retrouvé
    a nouveau debout l'arbre
    put encore s'élever
    et l'on retrouva au-delà du hasard
    accompagnés de quelques charognards

    Des casques oranges
    portant le sigle impère
    d'une riche agence immobilière

    L'était penché
    le nez dans le ruisseau
    et je l'ai replanté
    dans un endroit plus beau
    dans une clairière au bord de l'eau

    Irè corba lo na ien per ôn biss
    E lè rèpianta per ôn loi piou bô
    lein ôn borcazo ou bor dè l'évoueu {Patois de P'tit Louis}


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  • Salut Renoir ça fait longtemps
    que j'tai pas vu près d'chez toi
    Toujours ta clope et ton Ricard
    Y t'perdront pas

    Jamais trop loin du cendrier
    Quelques habitudes à ces comptoirs
    Tes yeux qui saignent
    Les blessures de sales histoires

    Tu m'avais promis pourtant
    que t'allais pas vieillir
    parce que les héros y meurent jamais
    que c'est pas le temps qui te tuerait
    pas vieillir
    et pas devenir comme tous ces gens
    qui ne font plus rêver
    leurs enfants
    qu'un jour le silence a brisés
    comme ces cendriers

    Retour du bar de nos amours
    Fini les éternels printemps
    les roses se fanent
    et l'espoir de regouter l'antan

    Leur dire je t'aime dans ces instants
    qui peu à peu avec le vent s'oublient
    ces mots ces gestes
    qui ne veulent plus rien dire

    On s'était promis pourtant
    qu'on n'allait pas vieillir
    parce que les héros y meurent jamais
    que c'est pas l'temps qui nous tuerait
    Pas vieillir et pas devenir
    comme tous ces gens
    qui ne font plus rêver leurs enfants
    qu'un jour le silence a brisés
    comme ces cendriers

    Salut Renoir ça fait longtemps
    que j'tai pas vu près d'chez toi
    Toujours ta clope et ton Ricard
    Y t'perdront pas

    Jamais trop loin du cendrier
    quelques habitudes à ces comptoirs
    tes yeux qui saignent
    les blessures de sales histoires

    et toi t'es dejà à cinquante berges
    et moi à mes vingt ans
    on finira ensemble
    à ces comptoirs à la con

    Dans le silence du vent


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  • Avance la nuit
    Ferme-moi les yeux
    Il me faut de la lumière
    Dis, qu'est-ce qui rend heureux ?

    Avance la nuit
    Tiens-moi réveillé
    Donne ta main
    Seul il me faut regarder
    Et prendre un chemin

    On sait que rien
    ne nous tient
    et le jour nous éloignera
    chacun vit séparé des siens
    Allons voir où l'on va

    Si je suis la terre
    Creuse au-dedans
    ouvre mon corps qu'il pleuve
    au jour naissant

    Et si de cette eau
    se nourrit mon sang
    je saurai faire face à face
    Au présent

    Avance la nuit
    ouvre-moi les yeux
    dis qu'est-ce qui rend heureux ?
    Et donne ta main
    donne ta main

    On sait que rien
    ne nous tient
    et le jour nous éloignera
    chacun vit séparé des siens
    Allons voir où l'on va


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  • Ici le lac ressemble à la mer
    les montagnes disparaissent parfois
    sous une brûme millénaire
    sous à l'ombre tout au froid [~]
    Ici les hommes pas peu fiers
    livrent à la vigne un combat
    pour mettre un éclair de lumière
    sur la robe de cette liqueur-là
    celle que l'on boit quand vient le soir
    qu'on se raconte les histoires
    gorgées de soleil
    celle que l'on boit
    quand on ne pense plus à rien
    qu'à cet arome, à ce parfum
    et advienne que pourra...
    Someillant entre ciel et pierre
    et flotte en ce village vaudois
    encore un parfum d'après-guerre
    de Jean Villard et de Chasselas
    assis à l'auberge de l'Onde
    les hommes un instant seront frères
    paraîssant à l'abri de ce monde
    patron sers-nous encore un verre

    Celui que l'on boît, que l'on tient dans nos mains
    comme la coupe de tous les saints
    même si on n'y croit plus
    Dieu on n'y croit plus
    depuis qu'en un jour de colère
    L'envoya grèle et tonnerre
    et nos récoltes il dévasta
    c'est la nature on ne peut rien contre ça
    ici le lac joue à la mer
    ciel, si noir déjà.
    Cette beauté millénaire
    aucun dieu, aucun roi
    ne la tiendra prisonnière
    Je garderai ton mysthère
    Ô St-saph' je prête serment
    Ô joie


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  • Je voudrais pas crever
    avant d'avoir connu
    les chiens noirs du Mexique
    qui dorment sans rêver
    les singes à cul nu
    dévoreurs de tropiques
    les araignées d'argent
    aux nids trufés de bulles
    Je voudrais pas crever
    sans savoir si la lune
    sous son faux air de thune
    a un côté pointu
    si le soleil est froid
    si les quatre saisons
    ne sont vraiment que quatre
    sans avoir essayé
    de porter une robe
    sur les grands boulevards
    sans avoir regardé
    dans un regard d'égoût
    sans avoir mis mon zob
    dans des coins tout bizarres.
    Je voudrais pas finir
    sans connaître la lèpre
    ou les sept maladies
    qu'on attrape là-bas
    le bon ni le mauvais
    ne me ferais de peine
    si ici je savais
    que j'en aurai les traines
    et il y a aussi tous ce que je connaît
    tous ce que j'apprécie
    que je sais qui me plaît
    le fond vert de la mer
    où valsent les brins d'algues
    sur le sable ondulé
    l'herbe crier de joie
    la terre qui craquèle
    l'odeur des cônifères
    et les baisers de sel
    que ceci que celà
    la belle que voilà
    mon ourson Ursula
    Je voudrais pas crever
    avant d'avoir usé
    sa bouche avec ma bouche
    son corps avec mes mains
    le reste avec les yeux
    j'en dis pas plus
    faut bien rester révérencieux

    (instru)

    Je voudrais pas mourrir
    sans qu'on ait inventé
    les roses éternelles
    la journée de deux heures
    la mer à la montagne
    la montagne à la mer
    la fin de la douleur
    les journaux en couleur
    tous les enfants contents
    et tant de types encore
    qui dorment dans les crânes
    des géniaux ingénieurs
    des jardiniers joviaux
    des soucieux socialistes
    des urbains urbanistes
    et des pensi penseurs
    tant de choses à voir
    à voir et à entendre
    tant de temps à attendre
    à chercher dans le noir
    et moi je vois la fin
    qui brouille et qui s'amène
    avec sa gueule moche
    et qui m'ouvre ses bras
    de grenouille [?]
    Je voudrais pas crever
    non monsieur [?]
    avant d'avoir tâté
    le goût qui me tourmente
    le goût qui est le plus fort
    je voudrais pas crever
    avant d'avoir goûté
    la saveur de la mort
    je voudrais pas crever
    non monsieur non madame
    avant d'avoir goûté
    la saveur de la mort.


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